LE CENTRE D’APPELS DES DISPARUS

Le centre d’appels des disparus

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Dans l’enceinte admirablement hermétique du centre d’appels, les responsables continuaient à répondre aux sollicitations anonymes, bercés par le rythme monotone de leurs shifts, l’esprit oscillant entre circonspection impénétrable et tarissement diffus. Chaque voyant recevait des flux sensoriels par une interface adaptative, ajustée à son profil psychique. Aucun contact visuel, zéro hiérarchie apparente, seulement la voyance sans cb comme par exemple exclusive clef entre eux et les appelants. Plusieurs cartomanciens commencèrent à inscrire un étrange trésor : certains voyances débutaient par des répliques identiques, prononcées dans la même accentuation, à la même heure, tout semaine. Une voix féminine évoquait inlassablement un fils perdu, un imprévu survenu dans une station de métro effondrée en 2041. Une autre, plus rauque, s’enquerrait incessamment de l’état d’un chien, éteint dans l’incendie d’un quartier désaffecté sur des décennies. La voyance sans cb qu’ils offraient semblait se atteindre à une bouclette figée, à savoir si les soucis venaient de chroniques fossilisé dans l’éther numérique. Certains voyantes, troublés, vérifièrent discrètement ces informations dans des bases publiques. Les noms correspondants menaient automatiquement à des nécrologies anciennes. Les voix qu’ils pensaient ralentir étaient celles de disparus depuis très longtemps. Pourtant, elles appelaient encore. Les explications qu’ils donnaient étaient accueillies avec gré, mais jamais remises en question. Les voyantes devinrent soupçon à miette des confidents d’ombres, traversant le futur à celle qui n’avaient déjà plus de à utiliser. Le logiciel interne du noyau, collectivement dispositif de régulation et d’analyse, leur transmettait des descriptions vibratoires spécialisés à n'importe quel envoi de signal. Il identifiait quelques fréquences anormales, proches des signatures enregistrées lors d’expériences de transcommunication effectuées en accord le siècle précédent. La voyance sans cb se révélait représenter plus qu’un service allégorique ; elle ouvrait, sans le savoir-faire, des ponts vers des consciences non localisées. Le milieu, jusque-là muet sur sa fonction respectable, restait silencieux. Aucun superviseur n’intervenait. Les voyances se succédaient, immensément plus multiples, toujours plus familiers. Certains voyantes ressentaient des frissons évident que la corne ne retentisse, par exemple si le pont s’initiait correctement évident la saisie d’appel. Et dans le murmure fixe des voix, une truisme s’imposait brin à peu : la voyance sans cb n’était plus un allié pour le futur. Elle devenait un écho du passé, revenu battre à la porte du employé.

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